«Installée au Portugal où elle est reconnue comme fournisseuse de fils, Mundifios a décidé de modifier, il y a moins de deux ans à peine, et face aux opportunités de marché, le présupposé base de son affaire et d’investir dans la production. « La filature au Portugal est liée à la continuité d’une collection et d’une plus-value que nous offrions à nos clients», justifie Joaquim Fernandes. Ainsi, est née, de l’effondrement de Fiação de Covas [usine de filature] qui a fait faillite, Inovafil qui emploie en ce moment près de 90 personnes et représente entre 8% et 10% du chiffre d’affaires du groupe Mundifios. « C’est un pourcentage satisfaisant et qui parvient à répondre aux exigences du marché », affirme l’administrateur qui souligne : « nous sommes une entreprise à la culture profondément commerciale et c’est dans cette aire que nous nous sentons á l’aise.»
«En plus de la filature au Portugal, l’entreprise intervient en ce moment dans un projet cotonnier au Mozambique, avec un partenaire local et les entreprises portugaises Mundotêxtil et Crispim Abreu. La Mozambique Cotton Manufacturers évolue cependant lentement, non à cause des problèmes récents de sécurité, mais pour des raisons logistiques et bureaucratiques. «Le projet marche bien malgré un peu de retard dans sa mise en œuvre. Quand on arrive au Mozambique, tout semble facile, mais c’est ensuite que les difficultés surgissent», révèle Joaquim Fernandes. Le projet est dans sa première phase – le montage de la filature. La seconde phase sera la mise en place du tissage, la troisième la teinturerie et les finitions et la quatrième l’implantation d’un cluster industriel textile, qui inclut la construction d’un parc industriel avec toutes ses composantes, afin de donner une plus grande consistance à cet important investissement et l’associer à d’autres secteurs du textile. »
Ce projet va élargir l’influence internationale de l’entreprise, qui réalise actuellement 30% de son chiffre d’affaires sur les marchés extérieurs.
«Nous avons atteint ce chiffre il y a deux ans, et il nous est très difficile de grandir car le marché européen, où nous avons commencé notre internationalisation, est un petit marché très compétitif», explique l’administrateur.
Pour 2013, Mundifios s’attend à une performance inférieure à celle de 2012, où le chiffre d’affaires a été d’environ 71,4 millions d’euros. « Cela est dû à une politique restrictive de crédit que nous avons été forcée d’adopter, mais aussi à l’arrivée sur le marché de certains ‘players’ qui ont fait pression sur les prix et ne nous ont pas permis de croître, voire de maintenir ce chiffre », assume-t-il. Dorénavant, l’entreprise va placer le client au centre de sa stratégie. « Nous essayerons d’être aussi compétitifs que possible, en présentant des prix plus bas pour remporter des commandes et augmenter l’éventail des produits en stock, afin d’être à même de répondre à leurs besoins, principalement en ce qui concerne les fils dits « mode», conclut l’administrateur de Mundifios.
in: Jornal Têxtil - Décembre 2013 nº 179